Réussir les projets complexes : un enjeu majeur d’efficacité de l’action publique et de cohésion sociale.

Face aux défis écologiques, énergétiques, numériques et de cohésion des territoires, les vastes programmes en cours ou à lancer pour y répondre se caractérisent de manière générale par leur complexité. Ils exigent pour y répondre une grande dextérité dans leur pilotage alors même que de nombreux projets se sont avérés déceptifs de manière récurrente par le passé : dérive des délais et des budgets, fonctionnalités et usage décevants voire abandon. Ce constat n’est propre ni à la sphère publique ni à la France.

Dans un contexte d’accroissement de la complexité de nos sociétés, le Cercle de la Réforme de l’Etat a souhaité en comprendre les raisons dans le cas du secteur public français, du fait de ses incidences délétères : non optimisation de l’allocation des ressources, démotivation des personnels impliqués dans les projets, mécontentement des utilisateurs finaux, perte de crédibilité de l’action publique et des personnalités les incarnant avec en sous-jacent l’enjeu du maintien de la confiance et de l’adhésion à nos institutions.

Au-delà du diagnostic, cette note émet 16 préconisations concrètes afin de renforcer la maitrise d’ouvrage et par là, l’efficience de l’action publique dans le pilotage de ses projets.

Elles se concentrent sur trois domaines-clés : la gouvernance, l’association des parties prenantes, la disponibilité et l’adéquation des ressources financières et humaines allouées.

Elles s’appuient sur l’expérience de quinze de nos membres et l’audition de responsables de grands projets publics de toutes natures en analysant avec eux les difficultés et les facteurs de réussite.

La gouvernance : une des principales particularités de la conduite de projet dans le secteur public consiste en son imbrication entre le champ politique et le pilotage opérationnel qui obéissent à des logiques et des temporalités distinctes. En dépit de cette spécificité, un pilotage politique approprié s’avère possible en s’appuyant sur une structuration cohérente, des outils peu utilisés à date comme le sponsoring et le souci de trouver un point d’équilibre dans la durée entre stabilité du besoin et capacité d’adaptation aux attentes dans un contexte nécessairement évolutif.

Les parties prenantes doivent être appréhendées dans une acception large. Leur concertation en amont et tout au long du projet jusqu’à l’évaluation des résultats constitue un véritable levier pour légitimer, enrichir et humaniser le projet.

La disponibilité des ressources pertinentes sur la durée est essentielle pour sécuriser la conduite des projets.

Sur le plan financier, la fluidité repose sur des prévisions approfondies, ajustées au besoins et transparentes, une gestion anticipée des imprévus, des recettes si possible dédiées, un positionnement de la direction de projet adapté en cas de multiplicité de financeurs et une optimisation du choix du cadre réglementaire.

De nouveaux dispositifs de gestion RH souples et innovants doivent permettre de disposer des compétences professionnelles adaptées à la conduite des projets complexes. Un renforcement de la capacité à encadrer la sous-traitance doit également être favorisé dans un contexte de perte d’attractivité des employeurs publics.

Par cette contribution, le Cercle de la Réforme de l’Etat met ainsi en exergue des principes, éléments de méthodes et bonnes pratiques capitalisables au service d’une ambition d’intérêt général, la capacité à mener à bien des projets complexes.

Réussir les projets complexes : un enjeu majeur d’efficacité de l’action publique et de cohésion sociale -éléments de méthode pour la maitrise d'ouvrage-

Le numérique éducatif : enjeux, dynamique, gouvernance pour demain et pour passer à l’échelle

La relation pédagogique directe entre un enseignant et un élève est essentielle mais il est de fait que le numérique est de plus en plus présent dans la vie de tous les jours, à l’école comme ailleurs. Dès lors, le développement des outils et usages numériques, sans être une fin en soi, doit être au service des objectifs pédagogiques et des ambitions des politiques éducatives.

Comment conduire une politique publique du « numérique éducatif » ? En explorant les objectifs, les formes et surtout les conditions d’un développement des outils et usages numériques au service des processus éducatifs et de la vie scolaire, le Cercle de la réforme de l’État  a cherché à montrer que le succès d’une telle politique reposera sur une coopération active de tous les acteurs concernés : partenaires institutionnels comme les collectivités territoriales,  acteurs  privés producteurs de solutions,  enseignants qui auront à inventer les nouveaux usages métiers, etc. Il en a aussi retiré une conviction : il faut élever le niveau d’ambition de cette politique et les moyens qui y sont consacrés.

Le numérique éducatif : enjeux, dynamique, gouvernance pour demain et pour passer à l’échelle

La sécurité du quotidien. Renforcer l’efficacité, regagner la confiance

En dépit des efforts menés par les gouvernements successifs pour renforcer les moyens publics consacrés à la sécurité des Français, ces derniers continuent encore trop souvent de se sentir en insécurité.

Le problème des moyens, quantitatifs mais aussi qualitatifs, est réel mais la réflexion ne doit pas s’arrêter là. Cette note se fixe pour objectif de mieux cerner ce qu’est aujourd’hui la sécurité du quotidien, de réaliser un diagnostic sur l’état des forces et des moyens qui lui sont dédiés, sur son efficacité aux yeux de nos concitoyens et de dégager des propositions et recommandations de politique publique sans viser à l’exhaustivité sur un sujet si complexe.

La sécurité du quotidien. Renforcer l’efficacité, regagner la confiance

Gouvernance de l’écologie : alerter et construire

Le Cercle de la réforme de l’État a jugé indispensable d’initier un travail de fond sur la gouvernance des enjeux écologiques. Les évolutions climatiques, les alertes sur la biodiversité, dans un contexte économique déjà bouleversé par la crise du COVID 19 et les conséquences qui en résulteront durablement sur les capacités financières d’action de la puissance publique, appelaient en effet à se saisir de cette question et à dégager des éléments de diagnostic et des propositions pour l’action.

La note se présente sous la forme d’une alerte, en raison de l’importance des problèmes écologiques, mais aussi du décalage entre l’ampleur des défis, les objectifs, et les réalisations. Pour le Cercle, la gouvernance telle qu’elle est organisée aujourd’hui est une entrave à des évolutions suffisamment significatives. Sur la base de ce constat, la note propose une approche transversale de l’organisation actuelle de la gouvernance, qu’elle analyse point par point. 50 recommandations sont formulées.

L’analyse et les propositions portent sur l’organisation administrative elle-même, à tous les niveaux, mais aussi sur les méthodes et les modes d’action. Nous nous sommes intéressés à toute la panoplie des instruments et leviers existants, qu’il s’agisse de systèmes d’information, de process décisionnels, d’évaluation environnementale, des documents de planification, de la formation des fonctionnaires ou de l’information des consommateurs. De même, la réflexion a porté sur l’ensemble de nos institutions (Parlement, Conseil économique, social et environnemental, autorités administratives et agences, collectivités territoriales…). Cette approche systémique a permis d’identifier les leviers de mobilisation à actionner et, parfois, à construire, afin de mobiliser l’ensemble des acteurs, publics et privés, autour d’orientations partagées.

Gouvernance de l’écologie : alerter et construire

Voir aussi le communiqué de presse relatif à la note.

L’Etat et les consultants : cadrer le recours aux apports externes, reconstruire une capacité d’expertise et de conseil interne

Dans un contexte d’interrogations et de craintes qui montaient quant à un usage massif et incontrôlé de conseils et d’expertises externes par l’État, le Cercle de la Réforme de l’État publiait en juin 2021 une note intitulée « Le recours des administrations aux apports d’expertises externes : une pratique contestée, éclairer le débat ». La polémique n’est pas retombée depuis cette période : en témoigne en particulier la création en octobre dernier au Sénat d’une commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseils privés sur les politiques publiques, à la demande du Groupe communiste républicain citoyen et écologiste. Cette commission vient de rendre son rapport définitif. Entretemps, une circulaire du Premier ministre du 19 janvier 2022 relative à « l’encadrement du recours par les administrations et les établissements publics de l’Etat aux prestations intellectuelles » a  posé l’objectif d’une réduction de 15 % du budget 2022 (par rapport à 2021) des prestations intellectuelles de type « stratégie et organisation » pouvant être engagées dans le cadre de la transformation de l’action publique. Le Cercle poursuit ses propositions dans une nouvelle note (ci-dessous) en soulignant ce qui doit en être l’objectif essentiel : permettre à l’État de retrouver une véritable capacité stratégique, autonome et indépendante.

L’Etat et les consultants : cadrer le recours aux apports externes, reconstruire une capacité d’expertise et de conseil interne