Lutter contre la pauvreté est un impératif politique moral, de justice sociale, d’égalité et d’humanité. C’est le premier des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 de l’ONU, auquel la France a souscrit[ et par lequel la communauté internationale reconnaît que c’est aussi une nécessité économique et de stabilité sociale et politique, le niveau d’éducation, la santé publique, la sécurité étant mieux assurés dans une société qui prévient et lutte contre la pauvreté.
Au cours d’un séminaire réunissant des praticiens de l’État, des collectivités territoriales, des entreprises, des ONG et des chercheurs, le Cercle de la réforme de l’État a fait le point sur les enjeux de réforme de l’État soulevés par la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté (2018-2023) et sa nouvelle déclinaison, le Pacte des solidarités (2024-2027). Il s’est intéressé aux modes de conception et de mise en œuvre des politiques de lutte contre les pauvretés en gardant à l’esprit que c’est la vie d’hommes et de femmes, d’enfants, de familles qui est en jeu. Il a recueilli l’expérience d’un large ensemble de responsables publics, mais aussi le témoignage des responsables d’organisations caritatives.
La recherche d’une efficacité accrue de l’action de l’État face aux situations de pauvretés s’impose d’autant plus que le pays fait face à des problèmes aigus et vraisemblablement durables de finances publiques et que, globalement, les pauvretés ont cessé de régresser voire ont recommencé à s’accroître. Après avoir examiné les insuffisances de la connaissance publique des pauvretés et l’importance de notre modèle social mais aussi les limites de son efficacité, le Cercle a examiné les moyens d’une mobilisation plus complète des parties prenantes, appelé au nécessaire renforcement de l’accès à l’autonomie des personnes en situation de pauvreté, et mis en évidence la nécessité d’une évaluation permanente des résultats.
La présente note vise à traiter, non pas l’ensemble des sujets qui concernent les pauvretés, mais ce qui concerne la réforme de l’État, sa capacité à définir une stratégie et à en suivre la mise en œuvre, à adapter les actions qui relèvent de sa propre action aux évolutions des problèmes de pauvretés, à fédérer en tant que de besoin les actions des autres acteurs et des partenaires.