La crise sanitaire met en lumière l’urgence d’une réflexion sur le pilotage des EHPAD

9 avril 2020

EHPAD : PORTER, ACCOMPAGNER, PILOTER AUTREMENT DES AXES DE TRAVAIL POUR L’APRES-CRISE

D’abord, dire notre admiration pour les personnels et les responsables des EHPAD, pour tout ce qu’ils font dans ces circonstances extrêmes, avec un dévouement si total. Mais il faudra après la crise penser le pilotage de ce secteur de 7200 établissements. Pour soutenir et accompagner.

Les sujets de fond (financement, conditions de fonctionnement des établissements etc.) seront à traiter dans la future loi Grand âge et autonomie, mais à ce stade trois axes pour un meilleur fonctionnement de l’Etat :

  1. ASSURER UN PORTAGE FORT DU SUJET DES EPAHD AU NIVEAU CENTRAL : l’organisation actuelle partage le pilotage entre trois directions générales du ministère des solidarités et de la santé (cohésion sociale, organisation des soins, santé) plus la CNSA. Il faudra désigner clairement un leader ou un fédérateur, à même d’assurer l’attention et l’impulsion nécessaires, de porter le sujet.
  2. CREER UN SYSTEME D’INFORMATION SOCIAL ET MEDICAL : prévu dans le Système national des données de santé institué par la loi de 2016 puis dans le Health data hub annoncé en 2018 et dans le programme MaSanté 2022 (plan ESMS numérique à horizon 2020 annoncé en 2019), il n’a toujours pas été mis en place. La difficulté des autorités à réunir des données de base comme les décès liés au coronavirus a mis à nouveau en évidence sa nécessité.
  3. CREER LES CONDITIONS DE LA COHERENCE TERRITORIALE : l’entrecroisement des compétences d’autorités régionales et départementales, des ARS et de leurs unités départementales, des conseils départementaux, des préfets, crée des complexités et des freins qu’en outre l’organisation nationale ne permet pas de surmonter. Et il serait bon de réfléchir à un pilotage territorial pour ces établissements, la politique du grand âge devant être connectée aux différentes dynamiques du territoire.

Un vrai sujet de réforme de l’Etat, qu’il faudra traiter dès la phase actuelle passée. Et nécessaire pour que les réformes de fond soient efficacement mises en œuvre.